Des schémas de pensée tels que « je dois manger beaucoup d’aliments autorisés pour ne pas avoir envie de manger des aliments interdits » ou « si je consomme un aliment interdit, je dois en manger beaucoup car je n’y aurai plus droit par la suite » poussent finalement à manger au-delà de ses besoins et brouillent la perception des sensations alimentaires.

L’obsession de la minceur et les régimes à répétition produisent souvent l’effet inverse de celui qui est recherché: on grossit!
D’autres processus cognitifs ont le même résultat : la peur de la faim, la peur de manquer des aliments interdits ou la lutte constante contre ses envies de manger, par exemple, qui génèrent frustrations et sentiments de culpabilité. D’après le Dr Zermati, le mangeur finit par consommer de grandes quantités de tous les aliments. La consommation de nourriture n’est plus guidée par ses besoins alimentaires, mais par des processus cognitifs et des émotions. Peu à peu, les sensations du besoin alimentaire réel s’estompent et finissent par disparaître. Résultat: régimes, entraînement sportif épuisant, privations, frustrations, dépression, stress et …retour au grand galop des kilos superflus et des idées noires. En corrigeant les schémas de pensée erronés et les comportements alimentaires aberrants qui en découlent, il serait possible de réduire instinctivement la consommation de calories et de perdre du poids sans régime ni privations.
Le point de départ serait d’apprendre à s’assumer. Cela ne signifie pas qu’il faille se résigner face au problème de poids. Pour Jean-Philippe Zermati, « S’assumer, c’est tenter de se regarder avec toute l’objectivité dont on est capable et réussir à porter un jugement sur ses compétences ou ses incompétences physiques, intellectuelles, psychologiques, sociales… C’est prendre acte de nos forces et de nos faiblesses, de ce que la nature nous a donné et de ce que l’existence nous a apporté… rien ne dit que les cartes que nous avons en main nous conviendront. Cependant ce sont les nôtres, nous n’en avons pas d’autres. Et c’est avec elles que nous devrons essayer de faire le plus de plis possible ».
Sur cette base, l’auteur propose de tenter de perdre du poids selon la méthode qu’il décrit dans son livre, c’est-à-dire grâce à une meilleure perception des sensations alimentaires et à une réduction de la consommation de graisses. Si en fin de compte il n’y a pas d’amaigrissement, cela signifie que nous sommes déjà à notre poids d’équilibre, qui est prédéterminé génétiquement. Dans ce cas, il faut « assumer » notre poids. Bref, même si nous n’aimons pas notre silhouette, il faut l’accepter. Pas toujours évident ! « Il arrive que certains de mes patients refusent cette vérité. Et n’acceptent pas ce poids », conclut le Dr Zermati.
Source : Dr Jean-Philippe Zermati « Maigrir sans régime » (Odile Jacob)